Il est bien de vivre. Mais il est mythique de survivre.
Depuis des jours, je crois que je deviens fou. Bien que je n'aime pas le terme "fou" vu son teint péjoratif qui connote bêtise et négligence de ses histoires, les histoires de sa vie. Et puisque les hommes constituent entre eux une foutue, magique, délicate chaîne, en nuisant à sa vie on risque d'affecter celle de ses co-prisonniers, ce qui les inspire à mettre ce "fou" à la marge et l'empêcher de survivre. Parfois on n'ose même pas nuire à sa vie, mais on n'aspire qu'à la rendre plus vive, faire en sorte qu'on ne finisse pas tels ces vides d'esprits qui abhorrent la mort alors qu'ils y sont, mais vivants. Ils ont horreur de la mort plus que nous tous. Chuchotements : Les secret, c'est qu'ils sont déjà morts, ils ont tant souffert de la mort qu'ils ne voudraient l'expérimenter en vrai. Ils sont en sécurité dans leur château d'illusions, de mirages vivants ainsi que de cette idéologie dont ils sont les incontestables créateurs. Ces malheureux abrutis qui n'ont qu'à vivre, parcourir une route insignifiante, fade et sans couleur. Et qui envient, en effet, le fou. Il est libre et il survie. Ne serait-ce qu'en lui attribuant tout un paquet de préjugés. Mais là intervient mon cher Bukowski, en proclamant : " Certains ne deviennent jamais fous... Leurs vies doivent être bien ennuyeuses. " Vous entendez !
Revenons à MA folie. Je désire que vous réagissez lors de votre lecture de ce billet, notamment si vous êtes un psy. Sinon, écrivez n'importe-quoi.
Il y a des nuits où je me sens dieu. Un dieu si seul et si misérable. Quand j'écris je suis le huitième sage, et quand je parle...non cela s'avère dur. Ma tête semble lieu des plus rudes des combats, mais des combats sans adversaires et sans but. Les idées fusent ça et là. Je me perds dans ma propre pensée en voulant songer à un crayon, je fais tout déborder. Tel une rangée d'habits superposées, quand vous tirez votre chemise bleue, tout s'effondre à vos pieds. Alors je me dis : Merde je suis fou ! Cependant, au moment d'écrire, j'ai cet angoisse de la page blanche, elle dévore monstrueusement mes plus belles idées, et me rend le cerveau vide devant du blanc. Tel un vrai fou face au mur blanc de sa cellule - on le met dans des cellules et non pas dans des chambres. Mais bon.. qui pourra succomber à la cruauté de l'homme, sinon lui même-, sur lequel sa vie se peint et se dissipe. Prend des formes magiques, mais toutes blanches, au dessus d'un fond blanc. Puis deviennent plus blanches et disparaissent. Tout est en blanc! Mon coeur bat de plus en plus fort, les idées grouillent dans ma cervelles et font un vrai vacarme. Quand j'essaye, encore, désespérément, d'écrire. Je me retrouve muet, si muet qu'un homme dont la chaîne d'or, le reliant au monde des singes s'est brisée. Là il réalise qu'elle n'était pas vraiment faite d'or, mais de merde. Je me sens très seul, l'homme n'est jamais si seul que je ne le sens. Car à ce moment là, c'est une fleur du plus profond jardin de mon esprit qui se manifeste. Nulle ne sait y aboutir, ni communiquer avec cette multitude de couleurs. Quoique je parle, je ne fais que passer ses messages, et nul ne sait y y dénicher réponse. Mais je ne doute pas qu'ils puissent comprendre, ils ont eux aussi cette fleur chez eux. Et je pense partout, la fleur provoque tout autre meuble de mon esprit, elle stimule ego, cruauté, douceur, chagrin.. tout, absolument tout. Mais j'ai tout un tas d'idées à écrire. A ce moment là je pourrais écrire une divine Joconde qui rendra mon père si fier qu'il m'accordera le droit de laisser tomber mes études de mathématiques et de parcourir mes lettres, mais je n'y parviens pas. Encore un rêve qui échoue. Et c'est cela qui rend la sensation plus atroce, mais intéressante. Je ne peux focaliser que sur une seule émotion, et avec tout ce charabia les pleurs prennent le dessus, non pas vraiment je les sens au bout de ma gorge mais quelque chose d'autre les retient et le immobilise. Quoi d'autre. Oui, je sens aussi que le monde n'a plus de sens, que rien n'a plus de sens. Cet état d'âme arrache tout intérêt à la vie et ses petits coins agréables. La peint de gris et de rouge. Et bien d'autres "folies" dont je n'ai pu me souvenir.
Dès que je suis parmi un groupe de personnes, tout part.
Je ne suis point ennuyé par ces visites, que je nomme "sage folie" mais je désire fort briser ce mystère. J'ai pris l'habitude de bien me connaître. Je contrôler mes actes, conscient de leur pouvoir et leur impact sur mon futur. Mais ainsi, je me trouve abruti, quoique je suis chez moi. Ebahi par ma propre réflexion, alors que je suis supposé en être maître et créateur.
Fin.
(Y)
RépondreSupprimerLa critique peut être négative comme elle peut être positive !
Tu écrit superbement bien .. on adore !
RépondreSupprimer