Pages

dimanche 27 février 2011

La paquebot bourreau.


Une fleur pleure, une fleur hurle,
Des cris fébriles aux tourments de sa soeur la mule,
Se lamente sur les peines du temps et le crachat de l'honneur,
Qui chuchote victoire, narquois, à l'ouïe déficient de la pauvre fleur,

Puis vint le paquebot, sentant l'écume et l'espoir,
Titillant les opulentes vagues d'aigre tempérament,
Il dévisage la lune, maudite et voluptueuse tous les soirs,
Implore le vin, implore les saints criant vainement : ô perfide amant,

La fleur approcha embrasser, puiser baume et élixir au géant des mers,

Sur la fleur tomba une virgule de sueur, logeant jadis la cheminée de la baleine,
L'abandonna éperdue aux bras des dérangées pulsions, inerte pour une semaine,
La mule morte-vivante brisée d'amour et de compassion,
Souffla à la fleur son haleine d'animal, exhalant le tabac et la passion,

Lui conta ses craintes poussiéreuses de l'imprédictible calamité,
Qui épiait d'un oeil pensif, ses couleurs et son harmonie, belle statue d'ardente amitié,
Le paquebot séjourna au port, baratinant les flots et les oiseaux,
Cachant sa contrition qui lui érode le coeur, se rebiffant en vain aux persistants maux,

La mule souffla encore, dans sa flûte orientale,
Tirant sur la cigarette et diffusant de mystiques mélodies,
Telle une sainte fumée elles apostrophèrent les anges, et balayèrent le mal,
La fleur reconquit aussitôt teint, bonheur et doux angoisse de la vie,

La paquebot toisa l'ample horizon tiède aux cris de joie et de langueur,
Eut un rêve ou de fous spectres indiquèrent une éloquente rose,
Sur l'autre rive ou l'homme est le plus divin d'entre les songeur,
Il embrassa son rhum et son pain et proclama : Comédie close !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Messages les plus consultés