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vendredi 22 octobre 2010

L'amour éternel !

   Chaque goûte de pluie qui chuta sur sa tête la heurtais tel un marteau, chaque pensée qui lui fut consacrée élargissait la plaie sur son coeur, victime de l'amour ? Bien sûr que non, lui qui n'a jamais cru en cette abstraction glorifiée depuis l'aube de l'humanité, poètes, romantiques, musiciens et autres l'ont évoquée  d'innombrables reprises, tantôt elle était monstre tantôt une drogue mais ils étaient cependant d'accord qu'elle bouleversait tout être humain mêlé à elle, il était pris au piège, et comment ne pas l'être ! C'était une Aphrodite terrestre, belle comme une ange, non comme un dieu, il s'est maintes fois imaginé mourant et son visage angélique devant ses yeux il ne désirait rien que voir sa figure parfaite capable de compenser toutes atrocitées qu'il a pu vivre, dans ses fantasmes les plus fou il s'imaginait devant elle admirant l'ange qui quant à lui se contentait de sourire, il était pris au piège, il criait souvent dans son sommeil : "maudit amour lâche moi !oh, sainte déesse ne me quitte pas, ne quitte pas mon rêve ne quitte pas ma vie, non !" le divin visage s'inclinait dans la noirceur du rêve et il se réveillait en sueur, il but un verre d'eau, lut des versets de coran puis se mit à réfléchir, était-elle au courent de son existence, l'avait-elle regardé suffisamment pour le reconnaître quand un de ces jours il viendra lui révéler sa flamme, probablement non, il lavait les vitres de la mercedes du papa, quand elle sortait chaque matin pour aller au lycée, il connaissait son école bien entendu, il savait qu'elle adorait le chocolat, et qu'elle écoutait cette musique à l'américaine, oui c'est ça le rock, il essaya longtemps d'écouter ce genre dont sa bien-aimée était particulièrement raffolante le volume à fond, mais cela n'a pas tardé à lui causer des maux de tête la nuit, et chaque matin il se sentait piétiné, son obsession ne le remarquait même pas il gémissait donc au fond de lui, ses larmes tombèrent tel de l'acide sur son coeur malade, il maudissait encore la religion de l'amour puis serra le chiffon aspergé d'eau et poursuivit sa corvée quotidienne, il lisait l'amour mais il n'y avait point  la foie, il se moquait de Romeo et sa copine mais cela était dorénavant une agréable nostalgie qui lui arrachait les larmes.Le ciel pleurait pour lui,ou plutôt pour elle, il n'avait jamais senti une telle passion une telle extase,il prit son couteau se dirigea vers la déesse,planta l'arme sur son cou divin, le retira en déclenchant une fontaine sanglante, puis en maniant l'arme blanche il veilla à ce que ses entrailles se versèrent par terre, il a tué sa déesse il s'est tué lui même, s'il ne réussirait pas à se la procurer aujourd'hui, il y réussira donc dans une autre vie, demain peut être, en enfer abruti, tu es tombé amoureux !
   La scène dura quelques minutes, puis tout devenait obscure il se sentais plus léger plus à l'aise et beaucoup plus heureux, il était devenu une simple âme, il n'y avait désormais plus de mercedeses ni de villas ni d'argent ni de misère il pouvait séduire la déesse sans obstacles, une lueur blanche au fond de l'obscurité l'arracha de sa rêverie, il la suivit plein d'enthousiasme,plein de bonheur, elle ne l'aimait pas encore mais il avait une chance, une chance sur une infinité mais il y en avait quand même et il devait s'y accrocher.On a bien dit l'amour éternel, l'amour est éternel !

3 commentaires:

  1. Ton article est sublime.
    Magnifique comme style. Je me suis laissée emportée mot par mot. Très cohérent et très imaginatif. Rien de plus beau.
    Bravo, Bravo, Bravo !

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  2. L'un des articles les plus excellents. C'est antithétique et c'est beau, parce que ça reflète la nature humaine. J'aime. Continue !

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  3. quelle magnifique imagination !!
    ton style m'a vrmnt fasciné!!

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