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dimanche 27 février 2011

Une âme frêle dans un carton.


Sur un sourire j'ai aperçu une âme frêle,
Laissant fuir une larme grise et râpeuse, larme de noël,
Un cri déchira la fumé de l'archaïque cheminée,
Réveilla le monde de sa vie piteuse, inanimée,

Le sourire narquois dissimule une mer de merde et de tragédies,
L'âme est naïve, l'âme est martyre et elle persiste quoique sincère,
Le temps les écrase et les mutile, ils font de même aux plus petits,
Un jour la pute et le bourreau seront eux mêmes de terribles mères,

La cheminée sans discontinuer grille masses d'esprits et de bois,
L'arbre chante : les ânes abrutis ont aussi des oreilles tel toi et moi,
Et sur la sombre colline se dresse un ample et vif drapeau,
Qui inspire vie et mort et dont les regards font frimer la peau,

L'âme est paisible dans son carton fait de palais et de savoir absolus,
Au premier contact aux airs de l'aube elle égare son aura superflue,
Sanglotante elle implore les voisines en vain, -Commisération !
Mais l'herbe est vive et les femmes sont succulentes en d'autres cartons,

Les voisines vivent joyeuses et imbéciles telle, jadis, cette petite âme,
Elle a appris par la rudesse à ne plus offrir sa foi aux vieux poèmes,
Elle dévisage avec lucidité ses futures compagnes de misère,
Elle boit et fume, regarde son passé défiler telle une chimère,

Un jour ou l'autre tous les cartons ne seront plus,
Et l'audace et les prétentions seront lynchés, mis à nu,
Le sourire demeurera spectateur au théâtre humain,
Et l'âme frêle rédigera des poèmes parlant de dieux et de pain,

La paquebot bourreau.


Une fleur pleure, une fleur hurle,
Des cris fébriles aux tourments de sa soeur la mule,
Se lamente sur les peines du temps et le crachat de l'honneur,
Qui chuchote victoire, narquois, à l'ouïe déficient de la pauvre fleur,

Puis vint le paquebot, sentant l'écume et l'espoir,
Titillant les opulentes vagues d'aigre tempérament,
Il dévisage la lune, maudite et voluptueuse tous les soirs,
Implore le vin, implore les saints criant vainement : ô perfide amant,

La fleur approcha embrasser, puiser baume et élixir au géant des mers,

Sur la fleur tomba une virgule de sueur, logeant jadis la cheminée de la baleine,
L'abandonna éperdue aux bras des dérangées pulsions, inerte pour une semaine,
La mule morte-vivante brisée d'amour et de compassion,
Souffla à la fleur son haleine d'animal, exhalant le tabac et la passion,

Lui conta ses craintes poussiéreuses de l'imprédictible calamité,
Qui épiait d'un oeil pensif, ses couleurs et son harmonie, belle statue d'ardente amitié,
Le paquebot séjourna au port, baratinant les flots et les oiseaux,
Cachant sa contrition qui lui érode le coeur, se rebiffant en vain aux persistants maux,

La mule souffla encore, dans sa flûte orientale,
Tirant sur la cigarette et diffusant de mystiques mélodies,
Telle une sainte fumée elles apostrophèrent les anges, et balayèrent le mal,
La fleur reconquit aussitôt teint, bonheur et doux angoisse de la vie,

La paquebot toisa l'ample horizon tiède aux cris de joie et de langueur,
Eut un rêve ou de fous spectres indiquèrent une éloquente rose,
Sur l'autre rive ou l'homme est le plus divin d'entre les songeur,
Il embrassa son rhum et son pain et proclama : Comédie close !

jeudi 17 février 2011

Premier aperçu de ma folie. Oui folie !


    Il est bien de vivre. Mais il est mythique de survivre.
    Depuis des jours, je crois que je deviens fou. Bien que je n'aime pas le terme "fou" vu son teint péjoratif qui connote bêtise et négligence de ses histoires, les histoires de sa vie. Et puisque les hommes constituent entre eux une foutue,  magique, délicate chaîne, en nuisant à sa vie on risque d'affecter celle de ses co-prisonniers, ce qui les inspire à mettre ce "fou" à la marge et l'empêcher de survivre. Parfois on n'ose même pas nuire à sa vie, mais on n'aspire qu'à la rendre plus vive, faire en sorte qu'on ne finisse pas tels ces vides d'esprits qui abhorrent la mort alors qu'ils y sont, mais vivants. Ils ont horreur de la mort plus que nous tous. Chuchotements : Les secret, c'est qu'ils sont déjà morts, ils ont tant souffert de la mort qu'ils ne voudraient l'expérimenter en vrai. Ils sont en sécurité dans leur château d'illusions,  de mirages vivants ainsi que de cette idéologie dont ils sont les incontestables créateurs. Ces malheureux abrutis qui n'ont qu'à vivre, parcourir une route insignifiante, fade et sans couleur. Et qui envient, en effet, le fou. Il est libre et il survie. Ne serait-ce qu'en lui attribuant tout un paquet de préjugés. Mais là intervient mon cher Bukowski, en proclamant : " Certains ne deviennent jamais fous... Leurs vies doivent être bien ennuyeuses. " Vous entendez !
Revenons à MA folie. Je désire que vous réagissez lors de votre lecture de ce billet, notamment si vous êtes un psy. Sinon, écrivez n'importe-quoi.
Il y a des nuits où je me sens dieu. Un dieu si seul et si misérable. Quand j'écris je suis le huitième sage, et quand je parle...non cela s'avère dur. Ma tête semble lieu des plus rudes des combats, mais des combats sans adversaires et sans but. Les idées fusent ça et là. Je me perds dans ma propre pensée en voulant songer à un crayon, je fais tout déborder. Tel une rangée d'habits superposées, quand vous tirez votre chemise bleue, tout s'effondre à vos pieds. Alors je me dis : Merde je suis fou ! Cependant, au moment d'écrire, j'ai cet angoisse de la page blanche, elle dévore monstrueusement mes plus belles idées, et me rend le cerveau vide devant du blanc. Tel un vrai fou face au mur blanc de sa cellule - on le met dans des cellules et non pas dans des chambres. Mais bon.. qui pourra succomber à la cruauté de l'homme, sinon lui même-, sur lequel sa vie se peint et se dissipe. Prend des formes magiques, mais toutes blanches, au dessus d'un fond blanc. Puis deviennent plus blanches et disparaissent. Tout est en blanc! Mon coeur bat de plus en plus fort, les idées grouillent dans ma cervelles et font un vrai vacarme. Quand j'essaye, encore, désespérément, d'écrire. Je me retrouve muet, si muet qu'un homme dont la chaîne d'or, le reliant au monde des singes s'est brisée. Là il réalise qu'elle n'était pas vraiment faite d'or, mais de merde. Je me sens très seul, l'homme n'est jamais si seul que je ne le sens. Car à ce moment là, c'est une fleur du plus profond jardin de mon esprit qui se manifeste. Nulle ne sait y aboutir, ni communiquer avec cette multitude de couleurs. Quoique je parle, je ne fais que passer ses messages, et nul ne sait y y dénicher réponse. Mais je ne doute pas qu'ils puissent comprendre, ils ont eux aussi cette fleur chez eux. Et je pense partout, la fleur provoque tout autre meuble de mon esprit, elle stimule ego, cruauté, douceur, chagrin.. tout, absolument tout. Mais j'ai tout un tas d'idées à écrire. A ce moment là je pourrais écrire une divine Joconde qui rendra mon père si fier qu'il m'accordera le droit de laisser tomber mes études de mathématiques et de parcourir mes lettres, mais je n'y parviens pas. Encore un rêve qui échoue. Et c'est cela qui rend la sensation plus atroce, mais intéressante. Je ne peux focaliser que sur une seule émotion, et avec tout ce charabia les pleurs prennent le dessus, non pas vraiment je les sens au bout de ma gorge mais quelque chose d'autre les retient et le immobilise. Quoi d'autre. Oui, je sens aussi que le monde n'a plus de sens, que rien n'a plus de sens. Cet état d'âme arrache tout intérêt à la vie et ses petits coins agréables. La peint de gris et de rouge. Et bien d'autres "folies" dont je n'ai pu me souvenir.
Dès que je suis parmi un groupe de personnes, tout part.
Je ne suis point ennuyé par ces visites, que je nomme "sage folie" mais je désire fort briser ce mystère. J'ai pris l'habitude de bien me connaître. Je contrôler mes actes, conscient de leur pouvoir et leur impact sur mon futur. Mais ainsi, je me trouve abruti, quoique je suis chez moi. Ebahi par ma propre réflexion, alors que je suis supposé en être maître et créateur.
Fin.

samedi 5 février 2011

Deux cigarettes et, un bout de savon.

    -Screw colours.- Yeah angel screw colours.
    Deux répliques avaient meublé cette transition à un nouveau monde, à l'acquisition d'une nouvelle perception de l'existence, et ,par conséquent, la métamorphose du goût de cette dernière. Entre lui et son ange, ce dialogue fut si bref qu'épique. Tels ces sourires sarcastiques que s'amuse le capricieux destin a nous murmurer, géant et musclé, en faisant dérailler notre locomotive si sûre, où tous nos savoirs semblent absolus bannant toutes ombres de doutes et d'anxiété. N'était-ce pas le seul chagrin auquel nous heurtons nos fronts si passionnés et si hâtés à conquérir le monde et ses meubles.
Deux phrases, deux mondes, deux personnages. Cependant, nos deux héros ne demeurèrent qu'au sein d'une seule et unique cité, une cité guérie de toutes couleurs, agréable et sans complexes. Parfumée de flegme et de neutralité. Pas humaine du tout, cette cité, puisqu'elle était à court de couleurs. Elle était noire et blanche. Son premier aspect représentait tous les teins, et son autre en représentait l'éclipse.
Il avait marchandé sa nouvelle vue avec un diable juif. Quoique les négociations fussent rudes, il réussit à obtenir deux cigarette et un bout de savon. C'était bien cela, il avait peint son monde en blanc et noir pour deux cigarettes et un bout de savon. Il avait su, tout de même, clore son affaire : rien n'avait plus de saveur ni de couleurs. Il n'avait plus qu'à se laver, afin d'empêcher ces petites bestioles de lui ronger le corps et d'y parsemer la corruption, de jouir de nouvelle vision et, de patienter jusqu'à l'avènement du prochain train : celui de la mort.
Ce fut un acte de pure lâcheté et humanité. Il avait renoncé à une grande part de son existence. Celle de la diversité. Des hommes avancèrent même que la vie consistait en la diversité de ces éléments. La sienne était aigre, de piètre qualité et unie dans un couple contradictoire : blanc et noir. Comme si on la regardait défiler dans un vieux poste de télévision, un navet du cinéma humain. Une comédie tragique de l'homme, intitulée échec et choix. Je donne à ces braves hommes un argument à détruite leurs prétentions : je faisais vivre mon ami dans le noir et blanc. Cependant, j'approuve que la vie n'est qu'une série de choix, sur une plateforme de contraintes. Autrement dit : vous êtes libres, dans une prison.
Mon ami c'était procuré un paradis. Pas seulement les appellations des couleurs ne parvenaient plus à atteindre son esprit, mais toute allure de multiplicité pouvant résider dans SON monde lui fut épargnée. Il n'y avait plus de : un peu bon, naïf, égoïste, hypocrite, semi-mauvais, d'humeur changeante.. Ni rapide, lent, un peu lent, un peu rapide.. Ni moyen, petit, plus petit, plus grand, moins grand.. NON ! Plus une seule trace de cette maudite relativité! Son monde se constituait d'extrémités, sans scrupules ni inquiétude, il pouvait désormais... Vivre. Vivre dans un monde absolut, ce train paradisiaque qui n'attendra pas la fin des temps pour subir la colère du destin. Ce destin cruel, si envieux à nous autres humain qui pouvons se réjouir d'un tout petit bout de bonheur. Ayant l'anxiété dans la peau, nous sommes conscients que nous perdrons d'une seconde à une autre ce sein qui nous allaite de lait et de satisfaction, puisée de nos mirages conçues à leur tour au cours de ces jours aigres puant l'urine et le temps.
Je ne puis désigner le temps qu'il avait vécu en euphorie, le temps est relatif... Mais un jour, vint le diable juif furieux de la mauvaise affaire qu'il avait conclu. Il raconta qu'on se moqua de lui tout au long de cette période, là bas, au royaume des diables. Ces camarades lui reprochèrent idiotie et malchance, eux mêmes avaient eu l'habitude de vendre leurs couleurs à d'autres créatures afin de perfectionner leur monde, des ânes par exemple. Mon ami refusa de reprendre ses couleurs, il préféra céder son âme que de récupérer cette vison malsaine de l'existence. Son âme lui fut retirée. Il est mort à l'instant où j'écris ces lignes. Il a un jour habité Agadir, au quartier des amicales à coté d'un boucher.
Le lendemain de sa mort, j'ai vu le destin traverser vers la boucher. Balançant son sourire sarcastique sur les lèvres. Cette fois, l'importun me fut dirigé. Je dessine de ma part un tel sourire et l'afficha sur ma tronche, ainsi il saura avec qui il a affaire ce maudit destin, avec un gosse de seize ans qui a su le dénoncer.

Zakaria Mellouli Karim.

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